Haute-enfance: le pays fabuleux d’André Dhôtel

TitreHaute-enfance: le pays fabuleux d’André Dhôtel
Type de publicationJournal Article
Année de publication2011
AuteursCamus, Audrey
EditorsBlondeau, Philippe, and Marie-Hélène Boblet-Viart
Titre de la revueRoman 20/50
Ticket52
Pages7-17
Date de la revue12/2011
Numéro ISBN978-2-908481-74-7.
Résumé

L’art de celui qu’on a pu qualifier de « romancier candide » est un art du peu qui, dans une langue dépouillée, fait la part belle au banal et au quotidien, mettant le plus souvent en scène des personnages médiocres dans une quelconque réalité provinciale. Foncièrement réaliste en ce sens, l’œuvre d’André Dhôtel participe en même temps d’une géographie fabuleuse qui lui valut de bonne heure le baptême d’un toponyme aux résonances carolliennes. Le Dhôtelland, qui confond littérature et géographie comme il trouble les cartes, établit ainsi son existence problématique à la lisière du quotidien et de la merveille, pour tracer les contours invisibles d’une réalité mystérieuse et inconnue, qui toujours échappe. À partir de la lecture du Mont Damion et de La Tribu Bécaille, reprenant à son compte l’intuition de Maurice Nadeau selon laquelle « le roman tel que le conçoit Dhôtel est une histoire racontée par un enfant qui se prendrait à ses imaginations », la présente proposition fait l’hypothèse que ce pays mystérieux est celui de l’enfance, d’une enfance qui ne fait pas seulement l’objet d’une quête nostalgique mais, insufflant la vie aux personnages et donnant forme à la fiction, constitue la source même de l’écriture.

--
Présentation du numéro par les éditeurs
«Les deux romans choisis sont publiés respectivement en 1963 et 1964, et se situent à l'exact milieu d'une production de quarante romans. Ils exploitent le merveilleux singulier d'André Dhôtel, subtil mélange de légende et de réalisme provincial, qui est devenu une véritable marque de l'auteur. Ils illustrent par ailleurs deux orientations sensiblement distinctes : Le Mont Damion, bien qu'il ait été publié dans la collection « blanche » chez Gallimard, appartient à cette catégorie de romans de la géographie fabuleuse, qui commence avec Le Pays où l'on n'arrive jamais et qui est accessible à un large public, y compris de jeunes lecteurs. L'esprit d’enfance en effet, entendu comme disponibilité à ce qui arrive, comme relation instantanée au monde qui se présente, y gouverne l’histoire et le récit. La Tribu Bécaille, bâtie sur une intrigue plus complexe et plus dispersée, propose un dispositif narratif plus ambitieux, utilisant – cas unique chez Dhôtel – la forme d’un journal intime aux multiples récits enchâssés. On retrouvera ces deux orientations dans les contributions à ce volume, qui interrogent tour à tour la matière poétique du Mont Damion (bestiaire, lieux, images), et les structures narratives de La Tribu Bécaille (genèse, forme, voix). Les pistes thématiques explorées par ailleurs (l’enfance et l’esprit d’enfance, l’amour et l’amitié) permettront quant à elles de mieux apprécier l’univers romanesque et sentimental d’André Dhôtel.»

--
Sommaire
DOSSIER CRITIQUE
Audrey Camus: Haute-Enfance: le pays fabuleux d'André Dhôtel
Danielle Marcoin: Image et intrigue romanesque dans Le Mont Damion
Christine Dupouy: Poétique des lieux dans Le Mont Damion
Édith Perry:L'animalité dans Le Mont Damion
Isabelle Rachel-Casta: L'amour et l'amitié: les deux visages de l'Autre...
Philippe Blondeau: Hasards et nécessité de l'écriture dans La Tribu Bécaille
Marie-Hélène Boblet: La Tribu Bécaille: un roman pour « mille romans »
Patrick Antoniol: Une saga ardennaise impossible à écrire
Francis Marcoin: N'être rien: entre nullité et sainteté
URLhttp://www.septentrion.com/fr/livre/?GCOI=27574100963040