Les contrées étranges de l’insignifiant: retour sur la notion de fantastique moderne

TitreLes contrées étranges de l’insignifiant: retour sur la notion de fantastique moderne
Type de publicationJournal Article
Année de publication2009
AuteursCamus, Audrey
EditorsCamus, Audrey
Titre de la revueÉtudes françaises
Volume45.1
Pages89-107
Date de la revuehiver 2009
Résumé

Although critics unanimously pointed out the essential evolution of the fantastic genre during the twentieth century, no consensus was found concerning the very nature of this evolution. Assuming that “modern fantastic”, as Sartre and Todorov outlined it, is truly a new avatar of the genre, this article will return to their analyses and question both the positive uniqueness of modern fantastic, and its dependence and continuity to the tradition. Modern fantastic, identified by the protagonist’s absence of action and reaction in a world that turned “on the whole bizarre”, catch out the reader by disappointing his expectations, multiplying deceiving forerunning signs and false generic indices. As the reader becomes the only witness of the story’s strangeness, he’s driven to make interpretations in order to neutralize these narrative issues, meanwhile the story, by deploying an incoherent production of symbols, tend to refuse him the title of interpreter, then conducting the strangeness back to its idiosyncratic literalness. Modern fantastic, condemning the reader to vagueness through the successive ruin of his pragmatic, generic and interpreting skills, finally appears to be the meaning by which the story synthesizes insignificance in its dullness.

Résumé

Quoique la critique ait unanimement enregistré une évolution essentielle du genre fantastique au XXe siècle, elle peine à s’entendre sur la nature de cette évolution plurielle. Postulant que le fantastique moderne tel qu’il a été circonscrit par Sartre puis Todorov constitue bien un nouvel avatar du genre, l’article se propose de revenir sur leurs analyses pour interroger tout à la fois la singularité positive de cet avatar et le rapport de dépendance et de continuité qu’il entretient malgré tout avec la tradition. Caractérisé par l’absence d’action et l’absence de réaction du protagoniste dans un monde devenu « tout entier bizarre », ce fantastique multiplie les signes précurseurs et les indicateurs génériques déceptifs, déjouant les attentes du lecteur. Devenu seul témoin de l’étrange, ce dernier est ainsi conduit à réduire ces incohérences par l’interprétation, cependant que le texte, par l’activité symbolique déficiente qu’il déploie, tend à lui refuser le statut d’interprète pour rendre l’étrange à sa littéralité singulière. Le fantastique moderne, qui livre son lecteur à l’indéterminé à travers la mise en déroute successive de ses compétences pragmatique, générique et herméneutique, apparaît finalement le moyen pour le texte de synthétiser l’insignifiant dans sa banalité.

Notesdisponible en ligne / plagié par R.-L. Etienne Barnett sous le titre «Désignifier au pluriel», Neohelicon, juillet 2014 : http://www.fabula.org/atelier.php?Plagiat_sans_fard
URLhttp://www.erudit.org/revue/etudfr/2009/v45/n1/029841ar.html