L’Utopie revisitée par Pierre Senges

16 November, 2012 - 14:00 - 14:30

Communication présentée lors de la journée d’étude « Pierre Senges, l'invention érudite » organisée par Audrey Camus, Laurent Demanze & Bruno Blanckeman dans le cadre des activités du Centre d’Études sur le Roman des Années Cinquante au Contemporain à la Maison de la Recherche de la Sorbonne Nouvelle, 4 rue des Irlandais, Paris 5e, salle Claude Simon

Sous le titre « Utopie – commentaires sur les chemins de ronde (Thomas More commenté par Pierre Senges) », la revue R de réel publiait en août 2004 les premières pages d’un livre singulier, présentant, dans les marges de L'Utopie, le « témoignage direct d’un authentique Utopien ».

Ce texte est emblématique de l’œuvre en ce qu’il réunit quatre des passions sengésiennes : la Renaissance et l’apocryphe tout d’abord, qui caractérisent au premier chef La Réfutation majeure du pseudo Guevara paru la même année, mais aussi la marge, largement mise à contribution dans les Fragments de Lichtenberg en particulier, et pour finir l’utopie, dont la Géométrie dans la poussière explorait déjà les rouages à travers une variation sur les Lettres persanes. Les Commentaires sur les chemins de ronde offrent ainsi une caisse de résonance aux échos dont l’œuvre est de part en part traversée. À les lire, on comprend mieux la manière dont s’élabore l’œuvre de Pierre Senges, qui toujours tire sa substance d’autres œuvres mais, loin de les détruire, relance ainsi le texte parasité pour faire de cette pratique le lieu de l’utopie.