L'échec des utopies dans la littérature française depuis la fin de la guerre froide

28 March, 2012 - 09:00 - 10:00

Sixième causerie en Sciences-Humaines du CMR, Kingston, Ontario, salle Massey 15.

Née en tant que genre littéraire codifié avec Thomas More à la Renaissance, l’utopie paraissait avoir touché à sa fin dans la première moitié du 20e siècle, avec les œuvres magistrales de Zamiatine (Nous Autres), Huxley (Le Meilleur des mondes) et Orwell (1984) notamment. Non contentes de dépeindre des sociétés totalitaires imaginaires, ces fictions cauchemardesques remettaient en cause le principe même de l’utopie comme expérimentation des possibles. Avec elles était née la vogue de la dystopie, cette contrepartie négative du genre qui allait, d’une certaine manière, s’y substituer.

Or, si l’Histoire du dernier siècle semble avoir donné raison à ces imaginations terribles, et si le soupçon pèse plus que jamais sur le genre utopique après l’effondrement du bloc communiste, on enregistre une prolifération de textes littéraires et critiques travaillant la question de l’utopie dans la littérature française contemporaine. C’est de cette prolifération que cette conférence s’attachera à rendre compte, pour déterminer quelles formes et quelles fonctions l’utopie revêt aujourd’hui.