Colloque International Boris Vian

18 Juin, 2007 - 09:00 - 19 Juin, 2007 - 18:00

Colloque international organisé par Audrey Camus dans le cadre des activités du Centre d'Etudes sur le Roman des Années Cinquante au Contemporain – UMR 7171 Paris III-CNRS. Avec l'aide du Plan Pluri-Formations de Paris 3 - Sorbonne nouvelle.

Voici trois décennies que s'est tenu le colloque Vian de Cerisy, saluant le spectaculaire regain de popularité d'une oeuvre qui semblait alors en passe de s'inscrire au panthéon des classiques après n'avoir connu que peu de succès auprès de ses contemporains. Cette popularité ne s'est pas démentie depuis: outre la publication des oeuvres complètes, le tournant du siècle a vu la parution de nombreuses rééditions et de plusieurs ouvrages critiques, les pièces de l'auteur sont régulièrement montées, et l'on chante encore volontiers ses chansons. Boris Vian est-il pour autant devenu un classique? S'il est régulièrement enseigné, il semble qu'on le considère surtout comme un écrivain pour adolescents. À l'université, on lit peut-être Vian mais on en parle peu –malgré quelques thèses en cours–, et l'on peut s'interroger sur ce hiatus entre la place qu'il continue d'occuper dans le paysage littéraire français et le faible crédit dont il jouit apparemment.

À cela au moins une première raison obvie: si on ne prend pas Vian au sérieux, c'est qu'il ne l'était guère, sérieux –nonobstant le fait que l'un et l'autre s'équivalent d'un point de vue pataphysique. Ce constat met en lumière un phénomène qui explique peut-être de manière plus essentielle le hiatus observé: la personnalité de l'écrivain tend à toujours prendre le pas sur l'oeuvre dans sa réception, l'accusation de dilettantisme constituant d'ailleurs un motif supplémentaire de marginalisation. Bien souvent la critique vianienne prend Les Vies parallèles de Boris Vian pour matrice, malgré l'exhortation qui était déjà pourtant celle de Noël Arnaud en 1976 à renouveler l'approche. Les livres qui se publient sur Vian s'intéressent pour la plupart à son parcours singulier plutôt qu'à ses romans et l'on demeure globalement plus soucieux d'expliquer l'homme par l'oeuvre, ou l'inverse, que d'étudier les textes.

Si l'atopie soigneusement cultivée du personnage fascine, celle de sa production littéraire réclame qu'on s'y intéresse davantage. La pratique ironique du genre qui la caractérise, sa forte dimension intertextuelle, le monde parallèle qu'elle édifie de livre en livre, ses jeux de langage même, nécessitent en particulier d'être reconsidérés dans cette perspective, à la lumière des apports récents de la théorie sur ces questions. Le cas Vian n'est peut-être pas tant celui de l'homme-orchestre que de l'oeuvre rétive à la catégorie ; troquer l'interprétation biographique contre une lecture poétique apparaît de ce fait le moyen non seulement de rendre compte de son incongruité, mais encore de considérer ce qu'elle peut nous apprendre plus généralement quant à ces problématiques, à travers le dialogue qu'elle entretient ce faisant avec d'autres. Autant de raisons, non exclusives, qui incitent à relire Vian aujourd'hui.

Programme

18 juin matin – Président de séance : Alistair Rolls

9h-9h15 Ouverture du colloque par Pierre Civil, vice-président du Conseil Scientifique de l'Université Paris III - Sorbonne nouvelle
9h15-9h30 Mot de bienvenue de Marc Dambre, directeur du CERACC, introduction par Audrey Camus

9h30-10h45 Première session
Michel Rybalka, U. de Washington (USA), « Nouvel éclairage de L'Écume des jours grâce aux idées de Peter Sloterdijk. »
Cécile de Bary, U. de Nice, « Un pacte fluctuant : l'intervention des invraisemblances dans les romans de Boris Vian »

10h45-11h15 PAUSE

11h15-12h30 Deuxième session
Jacques Poirier, U. de Bourgogne, « L'arrache-peur: la fantaisie et son double dans les romans de Boris Vian »
Audrey Camus, U. de Montréal (Canada), « Boris Vian : l'enfance de l'écriture »

18 juin après-midi – Président de séance : Marc Lapprand

14h30-15h45 Première session
Ralph Schoolchraft, Texas A&M U. (USA), « J'irai cracher sur vos tombes. Pseudonymie, écriture et réception »
Alistair Rolls, U. de Newcastle (Australie), « J'irai cracher sur vos tombes : la bonne littérature érotique latine »

15h45-16h15 PAUSE

16h15-17h30 Deuxième session
Christina Horvath, U. de Toronto (Canada), « Vian et Sullivan, écrivains postmodernes? »
Véronique Montémont, U. de Nancy 2, « Frantext sur les traces de Bison Ravi »

19 juin matin – Président de séance : Michel Rybalka

9h15-9h45 Première session
Christelle Gonzalo, Fond'action Boris Vian, « Boris Vian et son oeuvre : représentations posthumes »

9h45-10h15 PAUSE

10h15-12h00 Deuxième session
Benoît Barut, U. de Paris III, « Le double registre didascalique de Boris Vian : la fantaisie dans les marges »
Manuel Donati, U. de Paris III, « L'espace et le temps dans l'univers dramatique de Boris Vian »
Jeanyves Guérin, U. de Paris III, « Vian et le Nouveau Théâtre »

19 juin après-midi – Présidente de séance : Audrey Camus

14h00-15h45 Première session
Éric Leveel, U. de Stellenbosch (Afrique du Sud), « Le Ratichon baigneur ou l'art de la nouvelle »
Matthieu Rémy, U. de Nancy 2, « Une partie chantée pour le tout d'une oeuvre : les chansons de Boris Vian »
Corinne Noirot, Goucher College, Baltimore (USA), « Entrer sans sonner, le coup d'essai des Cent sonnets »

15h45- 16h15 PAUSE

16h15-17h30 Deuxième session
Marc Lapprand, U. de Victoria (Canada), « Relire Vian aujourd'hui »
Table Ronde avec Michel Rybalka, Marc Lapprand et Alistair Rolls, animée par Audrey Camus.

Informations pratiques

Entrée libre dans la limite des places disponibles
Salle Bourjac – Sorbonne - Rez-de-chaussée
17, rue de la Sorbonne, 75005 Paris
RER : B
Métro : 10
Bus : 21, 24, 27, 38, 47, 63, 85, 86, 87, 760, 763, 768

Illustration : Oxana Yambyck, « Poisson Volant » , Huile sur toile 97 x130 cm

Responsable : Audrey Camus, CERACC

Url de référence : http://www.ecritures-modernite.cnrs.fr/index.htm

Lien Fabula: http://www.fabula.org/actualites/article19033.php

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