D’une résurgence ménippéenne dans la littérature québécoise contemporaine: Du Virtuel à la romance

14 Mars, 2007 - 11:30 - 12:30

«D’une résurgence ménippéenne dans la littérature québécoise contemporaine: Du Virtuel à la romance» (à propos de Pierre Yergeau), conférence du Printemps des lettres organisée dans le cadre des midi-rencontres du CRILCQ de l’Université Laval à Québec, le 14 mars 2007. Salle 7160 du Pavillon de Koninck.

Si la critique, à travers les travaux d’André Belleau notamment, a mis au jour une indéniable propension de la littérature québécoise du second demi-siècle au carnavalesque, on ne s’est guère interrogé en revanche, semble-t-il, sur la possible résurgence d’une veine ménippéenne et sur ses incidences formelles, en notre époque d’hybridation générique marquée. Peut-être ce qui se joue ici ne concerne-t-il plus tant cette assimilation du « bas » qui faisait tout le sel du réalisme tel qu’il est défini par Auerbach et tel que le carnavalesque bakhtinien le met exemplairement en œuvre, que le brouillage des frontières génériques et la déroute du lecteur qui en résulte. Alors que l’on a pu tenir le roman moderne pour l’héritier de la ménippée antique, il semble en effet qu’en se tournant vers elle à présent, celui-ci fasse de son impureté constitutive une revendication : à travers l’intertextualité parodique qu’il met en œuvre ce faisant, sa transgénéricité n’apparaît plus l’expression anodine d’une polyphonie harmonieuse mais discordante. C’est l’hypothèse que l’on se propose d’examiner pour tâcher de comprendre la signification d’une telle résurgence dans la littérature québécoise aujourd’hui, à travers cette étude du texte de Pierre Yergeau intitulé Du Virtuel à la Romance (L’Instant même, 1999), que sa filiation revendiquée avec la Terre Vaine de T.S. Eliot et le Satiricon rend tout désigné pour l’interroger.